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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/260

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de Morcy — si précieuse, si douce par les amertumes d’alors ! — et qui amena ma première visite rendue à la rue de l’Ancienne-Comédie ?

Assurément, par ce très grand siècle scientifique, Marey devait naître à l’heure extraordinaire où le phonographe allait faire passer de l’imaginaire au réel le fantastique chapitre de Rabelais, — cueillant et couchant synoptiquement et synacoustiquement sur le papier, sans besoin du dégel, toutes les paroles surprises au vol et figées en l’air par la congélation.

Dès le début de ses études médicales, il avait estimé à son aptitude et jugé plus digne de lui comme plus utile aux autres de dévouer son action entière non à la clinique proprement dite, mais à la recherche des phénomènes de la physiologie qui éclaire la route et dicte ses lois à la thérapeutique.

Il se trouvait comme impérativement appelé à ces minutieuses investigations par la soif de connaître, l’esprit de méthode, le besoin de l’absolu dans la certitude, l’acutesse de pénétration, la fertilité de ressources, l’ingéniosité extrême ici doublement servie par le goût de la mécanique et un don tout spécial de dextérité. Réservé, défiant toujours devant même les évidences, obstinément tendu, acharné au contrôle du certain par l’irrécusable, — à la preuve