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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/259

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blème de l’unique « plus lourd », il n’est pour personne aucune raison de rappeler ce petit coin individuel de l’historique initial, — si ce n’est ici pour moi.

Au plus fort de la mêlée, par le plus méchant moment des épreuves que je viens d’indiquer, m’était survenu un relèvement bien inattendu : l’honneur d’une visite spontanée de l’académicien Babinet que je voyais pour la première fois. Il venait me dire : « — Vous avez raison ! » — J’étais autant que de besoin affermi ; mais la rescousse me fut bonne.

Un autre, tout autant précieux, ne se faisait pas attendre : — celui que je n’avais pas encore rencontré et dont j’ai aujourd’hui la gloire d’être l’ami, le professeur Marey tombait à l’improviste en ma demeure. Chargé au Collège de France d’un Cours sur les mouvements animaux comparés, il n’avait pas, me dit-il, donné place dans son programme au Vol humain. — « … Mais vous venez de faire un tel tapage en ce coin-là qu’il m’était impossible de n’y pas regarder, et m’y voici avec vous. Qu’avez-vous à m’apprendre ? »

Moi, — à Lui !… — Ah ! si celui-là, celui-là entre tous, le voulait, — s’il pouvait détourner de ses absorbants labeurs quelque peu de lui, comme je serais sûr d’avoir enfin, avant ma dernière heure, l’ineffable joie de voir enfin l’homme sillonnant les airs, en pleine possession de ce dernier domaine — qui lui appartient !

Comment pourrais-je oublier jamais cette venue