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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/276

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part : — Voisin ! MES mouches M’ont mangé MON miel !!! »

Bon ! Mais à moi, à moi, en vérité, m’avaient-elles jamais porté ombre de préjudice, les justicières de ce Pharisien ? Et Dieu sait pourtant si ces communistes nées se souciaient de notre treillage individualiste et se génaient pour fourrager et foisonner chez moi tout comme chez elles !

Cependant notre bon M. Maunier — et même de Flore — attendait ma réponse, un point d’interrogation dans chacun de ses deux yeux braqués, — et toujours semblant tellement, mais tellement sûr de lui, de nous !…

Il ne faudrait cependant pas tant se presser de toujours critiquer les autres : voyons, qu’est-ce que vous auriez fait à ma place, vous-même qui me lisez ? Et ne dirait-on pas vraiment qu’il s’agit là de lions et de rhinocéros ! Avant tout, s’il n’était hors de tous risques, ce brave homme m’engagerait-il et s’engagerait-il lui-même à côté de moi dans une telle partie ? — Oui, oui, qu’on y va ! Mais soyons malin : nous ne soufflerons mot, pour ne pas troubler la famille, puisque ces bonnes gens-la ont toujours peur de tout, — et nous filerons à l’anglaise…