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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/284

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que, sans parler de la réserve prudente de ses mouvements, inspirée par sa pratique suivie des abeilles, il devrait leur inocuité surtout à la petite assiette où il mettait une pincée de sel dans quelques gouttes d’eau… Finalement il m’annonça que son Exposition de Marseille touchant à sa fin, il se disposait à porter à celle de Bruxelles le curieux enseignement dont il m’avait précieusement gratifié…

Alors maintenant, — puisque le voilà parti, — trahissons !

De vous à moi, — si je l’ai bien compris, — je ne croirais pas trop que l’eau ni le sel de la petite assiette comptent pour grand’chose dans l’affaire, par cette raison que je ne vis pas cette première fois une seule mouche faire visite à la dite assiette. Et que la seconde fois, — car je demandai et obtins de renouveler l’expérience ; — l’assiette même était absente, — ce qui n’empêcha en rien les aimables mouches de se comporter en toute parfaite discrétion à notre endroit — et même a notre envers…

Je croirais beaucoup plutôt que c’est le je ne sais quoi qui brûle dans son petit soufflet qui stupéfie les abeilles, — insuffisamment pour interrompre leurs occupations, — assez pour les rendre indifférentes à toute idée de combativité.