— Ma foi oui, monsieur Maunier ; mes vieilles jambes n’aiment pas rester debout sur place…
— Et que vous avez bien fait. — Eh bien ! vous voyez si j’avais raison et qu’il n’y a pas de danger avec moi. — Maintenant, veuillez remarquer tous les avantages de ma ruche, la disposition si commode, si propice à tout et pour tout, de mes rayons en feuillets, de ces feuillets qu’en effet je feuillette comme les pages d’un livre, — et comme il m’est facile à toute heure de les consulter recto et verso, tout chargés qu’ils sont de miel, de cire, de couvain et de travailleuses si bien à leur besogne que toutes mes manœuvres ne peuvent leur faire lever le nez de sur l’ouvrage. — Et voyez encore avec quelle facilité je détache à volonté et remets à sa place chacun de mes petits volets, comme avec vos nouvelles reliures mobiles… Suis-je dans la vérité ? Vous en avais-je trop dit ? — Rendez-moi témoignage !
Je n’avais en effet qu’à reconnaitre et proclamer que jamais chose annoncée ne fut plus exactement accomplie, cas rare aujourd’hui que tout programme est devenu aussi menteur qu’une profession de foi. Et je félicitai et je remerciai le digne apicole pour m’avoir initié, — d’autant plus admirant que ce dompteur d’hyménoptéres ne fût lui-même, en somme, comme vous et moi, qu’un simple et modeste aptère…
En nous séparant, il sembla me donner à entendre