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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/293

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chargent par tombereaux vers « la Rapée », au quai du Mail qui n’est plus assez large pour accueillir les arrivages ; la bouche de Paris s’ouvre plus grande que ça et il y a beau temps qu’elle réclame : l’administration fait dire qu’elle s’en préoccupe. — Le génie d’Haureau, lequel doux Haureau mourra retour des pontons, sans avoir jamais su pourquoi, sans en vouloir à personne, sans même penser à s’en plaindre, Haureau n’a pas encore créé l’architecture de demain, fer et terre ; il n’a déjà donné ni à Paxton les épures du Crystal Palace Sydenham, ni le plan des Halles Centrales à Baltard. Aussi le ventre parisien s’en tient au marché des Innocents, sur l’ancien cimetière non encore exproprié au profit des Catacombes. — Il n’y a pas dans toute la ville une seule boutique de marchand de fleurs : un unique marché une fois par semaine, les samedis, au quai de l’Horloge. — La girafe qu’on vient d’amener, pour la première fois en Europe fait fureur au Jardin du Roi, qui s’appelle maintenant le Jardin des Plantes parce qu’on y va voir des animaux. Modes, enseignes, tout est « à La Girafe ». Les « Osages », six à sept Peaux rouges du pays cher à Cooper, lui succèdent non sans quelque gloire, mais ça n’est plus ça. — Succès toujours aux marionnettes du sieur Séraphin, « Le Pont cassé », feux pyrriques (?) et arabesques », Galerie Valois, près du café du « Sauvage » et de celui « des Aveugles », deux trous sous l’angle proche du passage Radziwill : ici, un homme