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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/31

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gazebon vengé


Nous relisions encore cet extraordinaire récit.

Ahuris, on l’eût été à moins.

De fait, pourtant, et la veille même, nous sortions de l’Exposition d’électricité, tout éblouis, aveuglés encore de ses miracles, troublés sous cette puissance mystérieuse par nous domestiquée désormais et accourant à notre appel avant notre appel, — mieux que cela, s’appelant elle-même pour nos moindres usages où caprices, toujours là invisible et présente comme quelque serviteur diabolique.

Nous venions de la voir, celle qu’on ne voit pas, accomplir toutes les fonctions, exécuter tous les offices, réaliser aussitôt formulés ou seulement conçus tous les desiderata de notre imaginative, attendant, soumise et prête, nos ordres à venir. Cet agent tout-puissant autant qu’impeccable, ce domestique sans pareil sous toutes ses livrées comme sous tous ses noms : télégraphe, polyscope, phonophone, phonographe, phonautographe, télélogue, téléphone, topophone, spectrophone, microphone, sphygmographe, pyrophone, etc., etc., nous l’avions vu soulevant, véhiculant pour nous les fardeaux, — poussant nos bateaux, nos chars, — portant notre voix de régions à régions et nous en gardant, ne varietur, le son jusque dans ses modulations les moins perceptibles, — écrivant, dessinant bien autrement loin