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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/50

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quand j’étais photographe

Il nous en vint de tous côtés, inventeurs, mécaniciens, algébristes, physiciens, chimistes et autres, — des corps d’officiers du génie et de la marine, des mines, des écoles spéciales supérieures, etc. — Nous nous comptions presque immédiatement six cents, et chaque vendredi soir ces fidèles se réunissaient, discutant théories et plans présentés.

Mais là encore, discuter n’était rien : il fallait des essais, des essais à l’infini, en cette science de synthèse, tout entière à créer. — Il fallait de l’argent, beaucoup d’argent.

Où le prendre ?…

Je n’ai jamais eu d’autre fortune que mon travail, et du gouvernement d’alors, je ne voulais absolument rien accepter, — malgré un bon vouloir que je dois aujourd’hui reconnaitre, bon vouloir remarquablement persistant devant mon recul.

En résumé, je me trouvais seul à encourager ma Société d’encouragement. — C’était insuffisant.


J’eus alors l’idée de demander le trésor qu’il nous fallait, précisément à cette aérostation que je voulais exclure : — je construisis à grands frais un aérostat de dimensions inconnues jusque-là, cubant ses 6 000 mètres de gaz, et enlevant avec le poids de son énorme matériel jusqu’à 45 soldats d’artillerie (ce qu’il fit) sur la plate-forme de sa nacelle à deux étages.