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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/75

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— Pas du tout !

A ces cervelles recuites au soleil du midi, il faut du mélodrame, de la mise en scène : elles ont besoin de compliquer, d’en trop faire, de frapper au mur de la cave de Poë d’où le miaulement dénonciateur va sortir. — Que d’histoires et que de besognes ! Le cadavre, les membres repliés, tordus, on a dû pour le maintenir le ligotter avec des tuyaux de plomb, apportés de Paris par le zingueur ; — puis on l’a péniblement hissé sur une voiture à bras, louée d’avance ; — puis on l’a roulé vers le pont, et de là — p’loff !… à l’eau ! — Sur quoi on rentre enfin vers Paris, — en famille.

Après tout, même encore ainsi, même en admettant que la découverte du meurtre aura lieu sans la déclaration préalable, spontanée du meurtrier, c’est-à-dire en poussant toutes choses au pis, — eh ! bien, après tout, quoi ?

Il n’en reste, il n’en restera pas moins toujours le fait patent, avéré, irrécusable de l’adultère commis, de l’adultère vengé. Tout au plus y aura-t-il à regretter qu’on se soit écarté sur un point des rites consacrés, du programme courant en la matière.

Et comme il n’y aura eu là qu’une transgression de l’observance adoptée, un simple vice de formes,