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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/91

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gauche ou de droite, de haut en bas et de bas en haut, sans omettre les giratoires. — Mais toutes mes précautions sont prises et, bien que nous n’ayons encore ni le gélatino-bromure ni les ingéniosités toujours victorieuses du glorieux Grand-Prêtre de l’Instantané, notre ami Marey, je ne veux pas douter que l’éloignement des objectivités me fera la tâche facile.

Et sans creuser autrement loin, passant immédiatement comme toujours du rêve à l’action, je cours inscrire mon brevet.

(En aurai-je pris, de ces brevets ! — et pour quoi faire !…)

Mais dans Photographopolis déjà le bruit s’est répandu, et, avant d’être éclose, la photographie en ballon agite notre petit monde. Les amis accourent.

Ce qui est aujourd’hui — quelque trente-cinq ans après — un travail courant, élémentaire, à la portée du dernier servant de laboratoire, semble alors à tous inexécutable, invraisemblable. Il est toujours à répéter, le mot de Biot :

« — Rien de plus facile que ce qui s’est fait hier, rien de plus impossible que ce qui se fera demain. »

Les praticiens hochent la tête, et ceux-ci ne sont pas des moindres : tout l’état-major. C’est Bertsch qui a quitté son laboratoire astronomique pour