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dans leurs vaisseaux. C’est pourquoi les Japonais avaient coutume de dire que les prêtres d’Europe prêchaient une loi et que les marchands d’Europe en avaient une autre. Les Jésuites avaient beau les reprendre, ils écoutaient plutôt leur passion que leurs avis et, pour vivre plus licencieusement, ils allaient mouiller à des ports où les Pères n’avaient point de demeure.

Griffis dit également dans le même sens : « Tous les étrangers, mais spécialement les Portugais, faisaient alors le commerce des esclaves et des milliers de Japonais furent achetés, vendus et embarqués pour Macao, la Chine et les Philippines. Les longues guerres civiles et la misère qui en résulta avaient tellement appauvri le peuple et les esclaves devinrent si bon marché que même les Malais et les nègres furent achetés, vendus et transportés. Hidéyoshi fit paraître des décrets menaçant de mort ceux qui faisaient ce commerce… Les ports de Hirado et de Nagasaki devinrent le rendez-vous d’une foule d’aventuriers de toutes les nations européennes. Il en résulta toute une série de révoltes, de discussions, de meurtres parmi les étrangers et les puissances durent souvent intervenir pour conserver la paix. Les Jésuites s’efforcèrent toujours d’empêcher un tel trafic.

Aussi Hidéyoshi se décida-t-il enfin à proscrire le Christianisme. Voici la traduction littérale de l’édit qu’il fit paraître à ce sujet :