Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/118

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envoyé d’Ieyas, un riche marchand de Sacaï n’obtint pas tout le succès qu’avait espéré le prince. À cette époque le gouvernement des Philippines avait prêté des secours en vaisseaux et en hommes au roi de Cambodge contre celui de Siam qui l’avait dépouillé de ses États, et se trouvait dépourvu. Néanmoins on donna de bonnes espérances. Ieyas soupçonnant que les pirates japonais, qui infestaient l’archipel des Philippines, pouvaient avoir inquiété les Espagnols, fit rechercher ces pirates et en fît mettre plus de deux cents à mort[1]. »

Iéyasou, absorbé par son désir d’avoir des navires européens dans les ports du Japon et à en faire construire, traitait bien, durant les premières années de son shogounat, les étrangers et surtout les missionnaires ; aussi le voyons-nous dans la lettre qu’il

    mes domaines, quand ces étrangers vont au Mexique, avec leurs navires, visiter les ports de cette île, s’y rafraîchir, y prendre ce qu’ils désirent, y traiter et faire le commerce avec mes vassaux, et enseigner à ceux-ci l’exploitation des mines d’argent, et afin que mes intentions s’accomplissent avant ma mort, je veux que vous m’indiquiez les moyens à prendre afin de réussir. » Je lui répondis qu’il était nécessaire que les pilotes espagnols vinssent sonder ses ports et en mesurer la profondeur afin que les bâtiments ne se perdissent point à l’avenir, ainsi qu’il était arrivé pour le Saint-Philippe, et que l’on devait solliciter ce service de la part du gouverneur des Philippines. Le prince approuva mon conseil ; et, à cet effet, il envoya le gentilhomme japonais, naturel de Sacaï, lequel est porteur du présent message (Lettre du Père Jérôme à son provincial. — S. Maria. Chronique, t. II, I. III, c. 25).

  1. L. Pagès. — Histoire de la Religion chrétienne au Japon depuis 1598 jusqu’à 1651. Paris 1900-1901, t. 1, p. 7.