Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vince des Philippines et évêque de Camarines vers 1618, et le F. Estacio Ortiz, de San Lucar de Alpechin, fils du couvent de Mexico, et alors prieur de Bolinao en la province de Zambalez. Le P. Diego de Guevara reçut le titre de vice-provincial.

« Les Dominicains avaient mis à la voile le jour de la Très-Sainte-Trinité. Ils abordèrent à un port de l’île de Codgiki dépendant du Satsouma, où le prince avait donné ordre de conduire le navire. Ils s’établirent dans un temple que les bonzes avaient déserté en emportant leurs idoles. Peu de jours après les religieux furent appelés à la capitale. Le prince les accueillit d’abord avec fureur ; mais les bonzes de la ville demandèrent leur exil. Le prince ne céda pas à ce désir, mais il se refroidit, n’accorda pas le terrain qu’il avait promis pour élever une église et une habitation, et omit plusieurs fois de faire procurer le subside pour l’existence des missionnaires. Ceux-ci demeurèrent trois mois dans un humble réduit, bien souvent dénués du nécessaire. Dieu néanmoins leur accorda la consolation de convertir leur hôte avec toute sa famille, ainsi qu’un officier principal. Mais le prince négligeant de tenir sa parole, par la crainte de déplaire au Coubo, les religieux retournèrent à l’île de Codgiki.

« Les Franciscains, dès leur arrivée, allèrent offrir leurs hommages à Daïfou-Sama et lui présentèrent une lettre du gouverneur espagnol avec des présents. Le prince fit paraître du déplaisir en voyant un