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aussi grand nombre de religieux venus sans son autorisation : néanmoins il finit par s’adoucir.

« Quatre des religieux passèrent au Couanto et, avec la permission du prince, édifièrent à Yendo, à côté de leur église, un couvent et un petit hôpital. Le commissaire et ses autres compagnons demeurèrent à Méaco, et bâtirent un autre couvent dans la maison de Cosme Joya. Il y eut alors trois pauvres et humbles couvents de Franciscains, à Méaco, à Fouchimi et à Yendo.

« Les Augustins partirent de Manille le 25 juin et arrivèrent le 12 août à Firando. Le Père de Guevara se rendit à Méaco pour visiter le Père Jérôme de Jésus qui lui donna l’hospitalité et lui obtint du souverain la permission de fonder un couvent au Boungo. Il revint alors dans cette contrée et bâtit le couvent avec une église »[1].

Cette bienveillance d’Iéyasou pour la religion chrétienne devait s’altérer peu à peu. Elle commença à décroître quand il vit qu’il ne pouvait faire aboutir son dessein d’ouvrir un port dans le Kouanto, son propre fief, et d’y faire mouiller des navires étrangers. D’un autre côté, le gouverneur des Philippines refusa d’envoyer des constructeurs de navires européens dans la crainte de voir les forces navales japonaises trop s’augmenter tout d’un coup et Iéyasou ne fut pas exempt de crainte en voyant les Espagnols qui après avoir déjà conquis plusieurs pays barba-

  1. Pagès, op. cit., t. I, p. 37.