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cutives. Nous allons examiner les faits relatifs à ces persécutions[1].

En 1611, seizième année de Keïtcho, un prêtre arriva à Soumpou, apportant une accusation. Il déclara qu’il appartenait au temple Kirishitan (Christ) bâti par Konishi Settsou-no-kami, anciennement lord de la province de Higo ; que le supérieur de ce temple avait fait une accusation injustifiable contre lui et l’avait chassé dudit temple ; que si l’on daignait examiner son cas selon le droit, il donnerait des détails sur la secte Kirishitan. L’autre prêtre, son adversaire, fut appelé à Soumpou et le cas étudié ; ce fut l’adversaire qui fut reconnu dans le tort et puni. Le prêtre, par reconnaissance, donna alors le récit suivant des principes de la secte Kirishitan :

« Le roi de Namban (Espagne et Portugal réunis alors sous la même couronne) consacra le revenu des cinq pays qui composent son empire aux objets suivants. Chaque année, sous le nom de navires marchands, des bateaux sont envoyés au Japon chargés d’or, d’argent, de pierres précieuses, dans le but de faire aimer à chacun la religion du mal ; chaque année, on fait le relevé des personnes qui ont adhéré à cette religion et on leur distribue des cadeaux. Les hommes de Namban obtinrent d’abord une petite pièce de terre, sur laquelle ils construisirent un

  1. Les dates et les causes de ces persécutions varient selon les auteurs. La division que nous donnons ici nous est tout à fait personnelle.