Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/130

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Ce récit est sans doute exagéré, mais il contient malgré tout une part de vérité. Iéyasou, qui avait déjà certains soupçons sur les Pères, devint de plus en plus soupçonneux à leur égard. La découverte du complot d’Okoubo Tchôan donna enfin un coup fatal au christianisme.

La dix-huitième année de Keïtchô (1613), à la mort d’Okoubo Tchôan, on trouva chez ce dernier, soutient-on, des documents qui révélaient l’existence de certaines intrigues politiques contre la personne du shogoun. On aurait découvert[1], dans le sous-sol de la maison d’Okoubo, une boîte en pierre qui contenait une liste d’objets précieux qu’il avait fait passer à l’étranger, une lettre initiant les étrangers à un projet d’attaque du Japon et une formule de serment avec le nom des daïmios qui adhéraient au complot[2]. Le fief d’Okoubo fut confisqué, les membres de sa famille condamnés à mort par décret du 9 juillet et depuis ce moment Iéyasou observa avec plus d’attention que par le passé les chrétiens.

L’année suivante (1614) une centaine de chrétiens furent bannis à Macao et parmi eux Takayama Oukon, ancien daïmio d’Ibaraki et Naïto Joan, vassal du daïmio Maéda. Il fut en outre ordonné au peu-

  1. D’après le Daï-Nihon-Shoghio-shi, p. 485.
  2. Parmi les complices se trouvaient, dit-on, Matsoudaïra Tadatérou, fils d’Iéyasou, daïmio de Takada à Etchigo ; Okoubo Tadatchika, daïmio d’Odawara ; Ishikawa Yasounaga, daïmio de Matsoumoto et Satomi Tadayoshi, daïmio de Tatéyama.