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Les quatre passagers échurent aux Hollandais et le navire fut conduit au port de Hirado, où l’on arriva le 4 août. Sur le navire, on avait mis les prisonniers aux mêmes fers, de sorte que l’un d’eux ne pouvait se mouvoir sans tirer à lui les autres. Le capitaine Hirado Hirayama, étant Japonais, fut laissé libre jusqu’à preuve du crime.

Le 5, on descendit à terre. À peine informé de l’événement, le Père Bartholomé Gutierres, supérieur de Saint-Augustin, avait entrepris de délivrer les religieux et les Espagnols en les faisant enlever sur le navire. On arriva trop tard : les prisonniers étaient débarqués.

Le facteur ou président hollandais, Jacques Specx, et les capitaines hollandais et anglais interrogèrent les deux Pères afin de savoir s’ils étaient des religieux et de constater ainsi la validité de la prise. En effet, le shogoun avait édicté la peine capitale et la confiscation de tous les biens contre quiconque introduirait des religieux au Japon. Et ce n’était point violer la paix publique que de saisir les coupables et de capturer leurs marchandises. Les Hollandais exécutaient ainsi les lois shogounales.

On avait découvert les lettres du provincial des Augustins qui conféraient au Père de Zuniga le titre de vicaire provincial avec autorité sur ses confrères du Japon, ainsi que l’obédience donnée au Père Florès par le provincial des Dominicains, et une lettre adressée au vicaire provincial de Saint-Dominique au Japon. Mais ce ne fut qu’après une longue