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navire parvînt au port, et de l’abriter en lieu sûr, ils résolurent le départ. Le Père de Zuniga se tint préparé.

Dans le même temps, les Pères Dominicains apprenaient la captivité de plusieurs de leurs frères, et le Père Luis Flores qui avait longtemps exercé la vie active en cultivant une chrétienté de la Nouvelle Ségovie, et qui vivait alors à Manille dans l’oraison et la contemplation, se sentit enflammé du désir de la mission japonaise qui pouvait lui enfanter des souffrances et peut-être le martyre.

Les deux religieux furent associés pour le voyage, et partirent le 4 ou le 5 juin sur le bâtiment d’un Japonais chrétien, nommé Joachim Diaz ou Hirayama, Deux Espagnols séculiers se trouvaient sur le navire.

Le mauvais temps obligea de jeter à la mer une partie des marchandises et de débarquer à Macao, d’où l’on repartit le 2 juillet et le 22 du même mois ; le navire se trouvait en vue de Formose, lorsqu’il fut rencontré par le bâtiment anglais, l’Elisabeth, détaché de la flotte qui croisait devant Macao. Les Anglais, après un jour de pourparlers, finirent par s’emparer du navire japonais, et firent passer l’équipage à leur bord. Ils reconnurent bientôt le caractère ecclésiastique de deux des passagers. Cette découverte les remplit de joie ; car, d’après les édits shogounaux, le navire devenait de bonne prise. Bientôt ce bâtiment anglais rencontra d’autres bâtiments hollandais et anglais avec lesquels il déclara cette capture commune.