Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

songer qu’à l’époque d’Iémitsou le système féodal était déjà installé et que la paix était générale dans l’Empire. Le revenu shogounal étant suffisant, la dignité de shogoun étant suprême, on ne devait pas chercher autre chose, mais on devait maintenir cette prérogative. Ce fut pour éviter le plus possible la cause des conflits qu’on décida de réaliser jusqu’au bout le principe de l’anti-christianisme ; car en effet, chaque fois que fut soulevée la question religieuse, il y eut atteinte portée au système politique : en 1631, quand on trouva des religieux et des chrétiens à Oshima, ils confessèrent au gouvernement de Nagasaki, qu’il existe à Rome un pape, qui est le chef de la religion, qui dirige les Pères et qui songe à subjuguer le Japon par l’influence et la popularité de ces religieux ; que ce pape promit aux Franciscains et aux Jésuites de leur donner à chacun la moitié des parties de l’est et de l’ouest de Sôshiou quand serait achevée la conquête du Japon ; que les dépenses énormes que nécessitait leur propagation seraient notées dans les cahiers des Pères qui recouvriraient les sommes après la conquête[1]. Nous ne pouvons pas certifier si le document qui renferme ces détails est bien authentique, mais en tous cas ces détails étaient exagérés. Quoi qu’il en soit, le gouvernement

  1. Le texte du procès-verbal de cette confession se trouve dans Yaso-shoumon kinseï-taïzen (Traité complet sur la prohibition de la religion chrétienne) ; Yaso-ten-tchou-ki (Histoire de la prohibition du christianisme) ainsi que dans le Daï-Nihon-Shôghiô-Shi.