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tempêtes qui s’abattirent de temps à autre sur la tête des missionnaires causèrent également de graves préjudices aux commerçants. On peut donc conclure que, sous Hidéyoshi, les relations commerciales extérieures n’obtinrent qu’un développement médiocre.

Il n’est pas sans intérêt de rapporter ici un fait important qui, malheureusement, n’eut aucune réussite et qui fut l’entreprise de Hidéyoshi à vouloir mettre sous sa protection les îles Philippines, appartenant déjà aux Espagnols. Un aventurier, nommé Harada Kiémon, qui voulait à tout prix se faire un nom, était allé aux Philippines pour y trafiquer. S’étant mis dans la tête de contraindre le gouverneur de ces îles, Dom Gomez Perez de Marinas, à reconnaître le dictateur du Japon pour son souverain, il communiqua son dessein à un seigneur de la cour nommé Haségawa, en lui demandant de l’aider dans cette entreprise. Ce dernier en parla à Hidéyoshi qui attribua à la terreur de son nom la disposition où se trouvait le gouverneur de se soumettre à son obéissance. Celui-ci écrivit au gouverneur et fit remettre la lettre à Harada qui partit aussitôt pour retourner aux Philippines. À Nagasaki, il alla trouver le Père Valignani, lui dit qu’il était nommé ambassadeur et voulut l’engager à écrire aux Jésuites de Manille et à Dom Gomez pour leur faire comprendre combien il importait au bien de la religion de ne point refuser ce que souhaitait Hidéyoshi. Mais le Père Valignani, qui avait été instruit de toute l’in-