Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/164

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sonnel et du pouvoir de l’État. C’est pour cette raison qu’il fit la guerre à la Corée et à la Chine et qu’il continua des relations amicales avec les étrangers. Malheureusement l’audace des missionnaires donna naissance aux nombreux édits qui vinrent prohiber le christianisme et en même temps paralyser le commerce étranger de notre pays. Ces édits comprenaient toujours des clauses relatives aux religieux et d’autres clauses relatives aux commerçants[1]. Dans ces conditions, les Portugais auraient pu facilement faire un très grand trafic, s’ils l’avaient voulu, mais ils suivirent toujours la politique des religieux et méprisèrent les ordres du gouvernement central.

L’époque de Hidéyoshi n’était encore que le début de la Constitution féodale plus ou moins systématisée ; les seigneurs territoriaux avaient toujours une influence considérable. Aussi les Pères et les commerçants portugais, soutenus par ces derniers, n’observaient-ils que très imparfaitement les ordres du gouvernement féodal. Les marchands portugais ne demandant pas la protection du dictateur, celui-ci laissa le commerce étranger se développer tout naturellement : il en résulta que les

  1. C’est ainsi qu’il était stipulé dans l’édit de 1587 que les navires noirs qui viendraient au Japon pourraient, comme par le passé, y faire tous les trafics qu’ils désireraient, tandis que le même édit défendait aux missionnaires d’y prêcher le christianisme. L’édit publié l’année suivante reproduisait les mêmes clauses.