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trop attachés aux Portugais et trop intéressés à y maintenir le commerce exclusif de cette nation. Il chargea de sa lettre le Père Jean-Baptiste, commissaire des Pères de Saint-François, qui se fit accompagner de trois autres religieux de son ordre. Harada s’embarqua avec eux. Ils trouvèrent Haségawa, à Nagoya, qui leur obtint une audience de Hidéyoshi. Celui-ci les reçut d’abord avec affabilité, mais quand il vit qu’ils n’étaient point chargés de lui faire les soumissions du gouverneur des Philippines et que Dom Gomez se retranchait toujours sur ce fait qu’il n’avait point reçu ses lettres, il s’emporta et fit remarquer que Dom Gomez devait lui savoir bon gré de ce qu’il n’avait pas envoyé son invincible armée aux Philippines, pour les subjuguer et qu’il ne voulait plus accepter de retard. Le Père commissaire, à qui Haségawa n’avait pas expliqué fidèlement le discours du prince, s’engagea à faire savoir au gouverneur ses intentions et, en attendant sa réponse, s’offrit à demeurer au Japon en otage avec ses religieux. Ceux-ci en profitèrent pour faire de la prédication et pour apprendre la langue japonaise à l’aide d’une grammaire et d’un vocabulaire. Bientôt ils ne gardèrent même plus aucun ménagement et exercèrent assez librement les fonctions du ministère apostolique.

Vers la fin de cette même année (1594) trois autres Franciscains arrivèrent à Kioto, chargés de présents et d’une lettre du gouverneur des Philippines pour Hidéyoshi. Celui-ci agréa les présents et fut peu content de la lettre, parce qu’elle ne parlait point