Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

montre, d’ailleurs, que cette amitié allait toujours croissant.

En 1608, Dom Rodrigo, ancien gouverneur général des Philippines, s’en retournant en Espagne, fit naufrage sur les côtes du Japon. Il fut aussitôt entouré par les autorités du pays et comblé de présents de toutes sortes ; Iéyasou lui-même envoya un haut personnage de sa suite s’enquérir de sa santé et l’inviter à venir à la cour. Dom Rodrigo y fut reçu en grande pompe ; le shogoun en profita pour le prier de lui exposer ses desiderata. Indépendamment de la protection des missionnaires et de l’amitié qu’il souhaitait voir se continuer entre le Japon et l’Espagne, Dom Rodrigo demanda, comme preuve précisément de cette amitié, que les Hollandais « qui étaient des pirates et les ennemis des Espagnols »[1] n’aient pas l’autorisation de débarquer au Japon, Iéyasou s’écria : « Je n’ai rien à envier au roi Philippe, si ce n’est d’avoir un serviteur tel que vous. Je vous accorde ce que vous me demandez concernant les missionnaires ; j’ordonnerai que ces religieux, amis du roi Philippe, ne soient pas molestés, car je veux rester en bonne intelligence avec ce grand monarque. Quant à l’expulsion des Hollandais, cela m’est très difficile pour cette année, parce qu’ils ont ma parole de pouvoir séjourner au Japon, mais je vous remercie de me les avoir fait connaître pour ce

  1. L’histoire de Dom Rodrigo de Vivero y Velasco est tirée de son journal paru dans The Asiatic journal. July, 1830, p. 173.