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désirait y voir venir des ouvriers pour construire des navires afin d’aller dans la Nouvelle-Espagne, et qu’il autorisait les religieux à évangéliser librement sur le territoire japonais et à y bâtir des églises.

La réponse du gouverneur demandait de la réflexion. Elle fut libellée dans ce sens, à savoir que la principale sécurité des Philippines consistait dans ce fait que les Japonais n’avaient pas de navires et ignoraient, pour ainsi dire, l’art de la navigation, et qu’envoyer des ouvriers pour construire des navires espagnols, ce serait leur donner précisément les armes dont ils manquaient contre les Espagnols ; qu’en ce qui concernait cette amitié réclamée si instamment par Iéyasou, il l’acceptait volontiers et que, pour se conformer à son désir, il enverrait un navire avec des marchandises dans le Kouanto, mais qu’il n’autoriserait pas qu’on construisit de navires avant de connaître la décision du roi d’Espagne à laquelle il voulait au préalable en référer. Sur de nouvelles lettres de Fray Géronymo, des religieux appartenant aux ordres de saint Augustin, de saint François et de saint Dominique partirent au Japon pour évangéliser, mais firent peu d’adeptes. Conformément à sa promesse, Dom Pedro de Acunha envoya dans le pays un navire marchand.

Les relations amicales s’établirent ainsi entre le Japon et les Philippines et, dès 1605, Iéyasou correspondait avec Dom Pedro de Acunha[1]. Un fait

  1. Antonio de Morga. — The Philippine Islands, traduit en anglais par E. J. Stanley et publié par la Hakluyt Society. Londres, 1868, p. 247.