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devait s’engager à garantir leur sûreté et à leur donner un sauf-conduit pour les équipages et leur chargement et ordonner qu’ils fussent traités comme ses propres sujets. Je demandai, en outre, que dans le cas où le roi, mon maître, voudrait faire construire des navires et des galères dans les ports du Japon pour les envoyer à Manille et acheter des munitions de guerre et de bouche pour les forteresses qu’il possédait dans ces parages, des facteurs et commissaires pussent y être établis pour faire ces opérations et eussent la facilité d’acheter tout ce dont ils auraient besoin au prix courant du pays. Je demandai enfin que, lorsque le roi d’Espagne enverrait un ambassadeur à l’empereur du Japon, il y fût reçu avec tous les honneurs et les distinctions dus au représentant d’un aussi grand monarque. L’empereur me répondit qu’il acceptait toutes ces clauses, sauf celle qui concernait les Hollandais »[1].

Iéyasou écouta donc presque toutes les propositions des Espagnols : c’était son système politique de faire développer le commerce étranger au Japon et de faire trafiquer dans un port du Kouanto, qui était son propre fief. Nous trouvons beaucoup de documents qui démontrent cette intention qu’il avait de faire ouvrir et développer les communications entre les Philippines et la Nouvelle-Espagne d’une part et le Japon d’autre part. C’est ainsi notamment qu’il fit paraître un édit, garantissant la

  1. Revue des Deux-Mondes, 1830, t. II, p. 22.