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« La soie qu’on portera à Hirado sera vendue le même prix qu’on l’aura laissée à Nagasaki » [1].

À cette époque les Hollandais faisaient au Japon plus de 500 000 livres sterling d’affaires. Ce fut l’âge d’or de leur commerce dans ce pays, l’époque où il leur était permis de se défaire de leurs marchandises en vendant au plus offrant, suivant le privilège que leur avait accordé, en 1611, le shogoun Iéyasou, et que leur avait renouvelé son fils Hidétada, en 1617. Avec le brusque changement qui se produisit, leur commerce diminua beaucoup, mais ils envoyèrent cependant encore chaque année six ou sept navires de marchandises dont ils se défirent d’une manière fort avantageuse. En 1641, le gouvernement des Indes s’étant ému des souffrances de la factorerie, songea à renoncer au Japon. Il délégua un ambassadeur auprès du shogoun pour lui exposer les griefs de la Compagnie. Le shogoun ne le reçut pas, mais lui fit savoir par les conseillers d’État qu’il se souciait peu que les étrangers vinssent ou ne vinssent pas faire leur commerce dans ce pays, et que c’était uniquement en considération du privilège octroyé par l’ancien shogoun qu’il était permis aux Hollandais d’y continuer leurs opérations, à condition d’évacuer Hirado et de s’établir dans le port de Nagasaki. L’îlot artificiel de Déshima, véritable prison installée pour les Portugais quelques années aupa-

  1. A. Montanus. — Ambassades mémorables de la Compagnie des Indes Orientales, t. I, p. 50.