Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/241

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une lieue et demie de Hirado, j’obligeai le maître du vaisseau, nommé Pierre Almeïda, d’aller trouver le roi et de lui dire qu’il irait ancrer ailleurs, s’il ne rétablissait les choses comme elles étaient auparavant. Ce prince demanda du temps pour prendre sa résolution, après quoi, de peur de perdre le profit que ces vaisseaux causaient aux lieux où ils abordaient, il me permit de retourner à Hirado et de rebâtir mon église. » C’est ainsi que les Jésuites en usaient en toute rencontre, n’ayant obtenu nulle part l’exercice du christianisme qu’à condition de procurer aux lieux où ils voulaient s’établir le négoce des Portugais, ceux qui paraissaient les plus zélés ayant interdit aux chrétiens toutes sortes de libertés dès qu’ils s’étaient aperçus qu’il descendait davantage de vaisseaux chez leurs voisins.

Ces interventions des Jésuites dans la politique attira l’attention du dictateur qui résolut de les chasser du pays. Hidéyoshi les considérait comme des démons voulant absorber l’empire dans leur domaine infernal. Mais il ne pouvait oublier l’intérêt du commerce étranger ; il garantissait la liberté du commerce et de la navigation des étrangers à chaque fois qu’il prohibait la propagation du christianisme. Son but de mettre Nagasaki sous le domaine direct du gouvernement central était, dit-on, d’attirer la plupart des intérêts commerciaux pour le revenu de sa cour.

Cette politique de séparation des intérêts religieux et commerciaux ne fut pas suivie par Iéyasou au