Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/240

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une révolution religieuse à cette époque, c’était donc la destruction totale de l’ordre social et féodal. C’est pourquoi cette question parut très grave aux yeux des hommes de ce temps, et que Nobounaga commença à combattre le christianisme et Hidéyoshi à l’interdire au Japon.

La conversion d’un seigneur devenait toute une question politique, parce que ce nouveau converti abandonnait tout d’un coup les rites de famille et s’efforçait avec les Pères de faire le plus de prosélytes possible dans sa nouvelle religion. Indépendamment de cela, les missionnaires intervenaient directement dans les questions politiques : « Deux vaisseaux portugais n’ayant pas voulu entrer dans Hirado que par mon ordre, dit un Jésuite, le roi, poussé par l’espérance du profit qu’il en recevrait, me fit excuse de m’avoir jusque-là si peu ménagé et me pria en même temps de ne pas empêcher que ces vaisseaux ancrassent devant sa ville et qu’en revanche il permettrait le libre exercice de la religion. Sur sa parole, j’ordonnai aux maîtres des vaisseaux d’ancrer où il plairait à ce roi et qu’ils le sommassent de sa promesse et s’engageassent de faire rebâtir l’église qui avait été démolie. Le roi promit mais mollement de faire ce qu’ils souhaitaient et comme il éludait toujours les propositions qu’on lui en faisait, on vit paraître devant la côte un autre vaisseau nommé Sainte-Croix. Je me servis de cette occasion pour presser le roi d’accorder ce qu’il m’avait promis. Après avoir fait mouiller l’ancre à