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également à ce moment au Japon. Les navires avaient ordinairement trois mâts, étaient garnis de canons, contenaient trois cents hommes d’équipage et naviguaient vers les Indes ou l’Amérique. On engageait le plus souvent comme matelots des gens de Malacca ou de Manille et on y embarquait des interprètes. Chacun de ces navires recevait une licence appelée Goshouïn, c’est-à-dire une autorisation du shogoun, qui lui permettait de naviguer vers l’étranger et qui le distinguait du bateau-pirate ; elle contenait simplement le nom du port de destination du navire et la date où elle avait été donnée. Ces navires privilégiés n’étaient qu’au nombre de 29 en 1604, mais en 1617 ils étaient 197 et en 1624 étaient descendus au chiffre de 179. Ce fut à ce moment que les Japonais tentèrent des expéditions vers les Indes, le Siam, les Philippines et Formose.

Cependant le développement de la navigation et de la construction des navires causa une grande crainte au shogoun parce que, bien que la force de l’armée de terre se trouvât réduite par la restriction du nombre des fortifications, il craignait que les daïmios n’augmentassent le nombre des vaisseaux de guerre. D’un autre côté, Iéyasou restreignit la liberté religieuse sans se rendre compte qu’une telle conduite était un grand obstacle au développement du commerce extérieur. Plus tard, quand il se décida à prohiber complètement la religion chrétienne, il réduisit le nombre des ports où pourraient aborder les navires étrangers et défendit de construire des vaisseaux