Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/244

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plus grands que ne le comportait un édit qu’il fit paraître.

Cette politique d’Iéyasou voulant, d’une part, empêcher l’arrivée des religieux et, d’autre part, empêcher l’augmentation des forces des daïmios, nous semble trop pessimiste. Il aurait dû, selon nous, suivre une politique progressive. Mais ce qu’il voulait, c’était la paix générale de l’empire et la garantie de la sûreté de sa Maison ; il voulait distinguer les relations commerciales des rapports politiques. Le développement du commerce étranger était son plus ardent désir et s’il avait pu développer le commerce international sans mélange de la question politique, il aurait suivi fidèlement la politique de ses premières années. Malheureusement il ne le put pas. La question de la religion chrétienne redevint une question sociale et politique, et c’est la découverte d’un complot par Okoubo Tchôan qui le rendit surtout l’ennemi du christianisme.

Mais ce qui fit poursuivre une politique anti-chrétienne à ce shogoun, ce fut la concurrence entre les nations européennes. Au début, les Portugais étaient venus au Japon prêcher et trafiquer ; ensuite, ce furent les commerçants espagnols qui arrivèrent des Philippines et, vers la fin du règne de Hidéyoshi, les Franciscains et les Dominicains. Ceux-ci devaient entrer en lutte avec les Jésuites qui, seuls, avaient le droit de prédication au Japon, aux termes de la