tifs de faire sur cela les plus fortes instances auprès du Saint-Père, et les historiens rapportent que personne n’agit dans cette affaire, ni plus vivement, ni plus efficacement que lui.
Les ambassadeurs s’embarquèrent le 20 février 1582 à Nagasaki sur un navire portugais, commandé par Dom Ignace de Lima. Ils arrivèrent à Macao après dix-sept jours d’une navigation très périlleuse, et ils furent contraints d’y séjourner dix mois, parce que la saison de la navigation des Indes était passée.
Le 27 janvier 1583, ils étaient à Malacca, qu’ils quittaient huit jours après pour Goa. Ils passèrent successivement ensuite à Manapar, Coulan, Cochin, doublèrent le cap de Bonne-Espérance, et le 10 août 1584 mouillèrent dans le port de Lisbonne. De là ils entrèrent en Castille, visitèrent Tolède, et arrivèrent à Madrid, où le roi les reçut en audience le 14 novembre. Le lendemain, l’impératrice Marie, veuve de l’empereur Maximilien II, et sœur du roi Philippe II, leur envoya ses carrosses, et ils allèrent « lui faire la révérence » ; après quoi, ils firent et reçurent les visites de l’ambassadeur de France et des grands d’Espagne ; cet ambassadeur insista beaucoup de la part du roi, son maître, pour les engager à prendre leur route par la France, en allant à Rome ; ils s’excusèrent et promirent qu’à leur retour ils iraient rendre leurs devoirs à Sa Majesté très chrétienne, si la chose était possible.
Ils partirent le 26 novembre pour Alcala, passèrent par Villarejo, Belmonte, Murcie, Origuela, et se
