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rendirent à Alicante, où les ordres étaient déjà donnés pour leur embarquement : partout, on leur rendit les mêmes honneurs. Sa Majesté catholique avait aussi écrit au comte d’Olivarez, son ambassadeur à Rome, la lettre suivante : « Comte, notre cousin, de notre conseil, et notre ambassadeur ; Dom Mancio, petit-fils du roi de Fiunga, Dom Michel, cousin germain du roi d’Arima, Dom Julien et Dom Michel sont arrivés ici du Japon, conduits par quelques Pères de la Compagnie de Jésus, et leur dessein était d’aller baiser les pieds de Sa Sainteté ; comme Je souhaite qu’à leur retour dans leur pays, ils puissent se louer du traitement que Je leur aurai fait, et que cela puisse engager leurs compatriotes à se faire chrétiens à leur exemple. Je vous ordonne de leur rendre tous les honneurs et tous les services qui dépendront de vous, afin qu’à votre exemple, la Cour romaine ait pour eux les égards que leur naissance et leurs vertus exigent ; faites-moi savoir leur arrivée à Rome, et la manière dont Sa Sainteté les aura reçus. À Madrid, le 24 novembre 1584. »

D’Alicante, ils se rendirent dans le port de Livourne, où ils arrivèrent le 1er mars 1585 sur une frégate, que le Grand-Duc avait envoyée à leur rencontre ; toute l’artillerie du château les salua à leur débarquement, et les carrosses du prince les conduisirent à Pise où Son Altesse les attendait.

De Pise, ils passèrent à Florence, où ils furent visités par le nonce du Pape, et le cardinal archevêque de Florence, qui fut depuis le Pape Léon XI,