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Lettre du Seigneur d’Omoura

Les mains élevées vers le Ciel et dans les sentiments d’une vénération profonde, j’adore le Très Saint Pape, qui tient la place de Dieu et lui présente humblement cette lettre.

« Je prends beaucoup de liberté, Très Saint Père, en vous écrivant, mais je le fais avec confiance, assisté du secours du Roi des Cieux, quoique mon style soit rude et grossier. Comme je sais que vous tenez sur la terre la place de Dieu même et que tout le peuple chrétien reçoit de Votre Sainteté les salutaires leçons dont il a besoin pour régler sa foi et sa conduite, il était de mon devoir dépasser les mers, pour lui aller rendre en personne mes hommages et mettre ses pieds sacrés sur ma tête, après les avoir respectueusement baisés ; mais je me trouve malheureusement privé de ce bonheur par d’indispensables affaires, qui ne me permettent pas de m’éloigner de mes États. Il n’y a pas longtemps que le Père visiteur de la Compagnie de Jésus est venu dans ces royaumes du Japon et après avoir réglé toutes choses pour le bien de cette Église, il s’en retourne vers vous. J’ai cru devoir profiter d’une si favorable occasion et je fais partir avec lui Michel de Cingiva, mon neveu, à qui j’ai donné ordre de rendre en mon nom à Votre Sainteté l’obéissance que je lui dois. Une commission de cette importance est beaucoup au-