Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/40

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« Le douziesme de Ianvier[1] nous partismes de la ville d’Uzanguée avec un extrême contentement de nous estre eschappez de tant de traverses et de travaux que nous avions soufferts par le passé. Nous estant donc embarquez sur une grande rivière d’eau douce, de la largeur de plus d’une lieue, nous levasmes la proue à divers rhombs, à cause des destours que la rivière faisait ; cependant que par l’espace de sept jours que nous y fusmes, nous vismes quantité de grands bourgs et de fort belles villes, lesquelles à ce que nous en pouvions juger par les apparences, ne pouvaient estre peuplées que par des gens grandement riches. Ce qui estait bon à juger, tant pour la somptuosité des édifices qui se voyaient aux maisons des particuliers, mais encore plus aux temples dont les clochers estaient tous couverts d’or et mesmes par le grand nombre de vaisseaux de rame qui estaient sur cette rivière, chargez en abondance de toute sorte de provisions et de marchandises. Or, comme nous fusmes arrivez à une fort belle ville appelée Quangeparuu, où il y pouvait avoir quinze


    choses exactement telles qu’elles étaient, il ne nous a transmis que les impressions qui en étaient demeurées dans son imagination ardente. Plusieurs écrivains modernes ont signalé l’intérêt qu’offrent les récits de Pinto : « Ce livre tient du poème et de l’histoire, a dit le Dr Grün ; son auteur, homme intrépide, qui dans l’espace de vingt-sept ans fut dix-sept fois vendu, a fait une odyssée merveilleuse et naïve. » (Biographie universelle, ancienne et moderne, t. XXXIII, p. 381).

  1. Année 1545.