Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/73

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laissa donc à Hirado le Père de Torrez et accompagné de Jean Fernandez et de deux chrétiens, dont l’un était ce Bernard qui, le premier, avait reçu le baptême à Kagoshima, il se mit en route pour Kioto à la fin d’octobre 1550. Il gagna par mer Hakato, puis Shimonoseki et se dirigea vers Yamagoutchi. Le seigneur de cette ville fit venir Xavier et Fernandez et les interrogea devant toute sa cour, leur demandant d’où ils venaient et ce qu’ils voulaient. Xavier répondit qu’ils étaient européens et venaient pour prêcher la loi divine. « Expliquez-moi, répliqua le prince, cette loi que vous appelez divine. » Alors Xavier commença par lire une partie du livre qu’il avait composé en japonais et qui traitait de la création du monde, de l’immortalité de l’âme, de la fin dernière de l’homme, du péché d’Adam, de l’éternité des peines et des fruits de la rédemption. Il expliqua ce qui avait besoin d’éclaircissement et parla en tout plus d’une heure. Le seigneur l’écouta sans l’interrompre, n’approuva ni ne désapprouva la doctrine qu’on venait de lui exposer, mais ce silence tint lieu d’autorisation, et Xavier continua à prêcher publiquement dans cette ville pendant un mois, après quoi il poursuivit

    pereur. « Maître François désirait voir le Roi principal du Japon et se rendre pour cela à Miaco où ce Roi des soixante-six royaumes du Japon faisait sa résidence. Le roi de Saxuma, à qui il dit son dessein, lui répondit : « Il y a trop de guerres en ce moment pour faire ce voyage et ce n’est pas le temps de la mousson. Le temps venu, je vous procurerai une embarcation pour aller à Miaco. » Cette promesse ne s’exécuta pas. (Cross, op. cit., t. II, p. 50).