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Vilela et Frois eurent même l’honneur d’être reçus par Yoshitérou[1] :

« Le Père Vilela, qui trouva moyen de saluer l’empereur Cubo-Sama dont il fut parfaitement bien reçu et qui lui permit de prêcher sa religion, se montra dans les quartiers les plus fréquentés de la ville le crucifix à la main. Méaco était alors assez tranquille. La faveur de Mioxindono contribua beaucoup à ce succès, mit en honneur la religion chrétienne et fit respecter ses ministres. Vilela obtint par son crédit une deuxième audience de l’empereur qui lui accorda des patentes en bonne forme et fit défense, sous peine de la vie, de l’inquiéter dans ses fonctions. Tout cela produisit un grand effet ; les bonzes n’osèrent plus rien entreprendre contre des gens que le souverain prenait sous sa protection et pour qui le favori s’était déclaré[2]. »

  1. Solier rapporte ainsi l’audience donnée an Père Vilela : « Arriyant à la porte du palais, ils trouvèrent environ quatre cents soldats armez et tenants un corps de garde. La basse-cour estait pleine de grands seigneurs qui leur rendirent beaucoup d’honneurs et quelques-uns les accompagnèrent iusques à la première salle, où ils firent un peu d’alte. Puis furent conduicts de chambre en chambre iusques à celle où le Cubo seoit en Sa Majesté. Après luy avoir fait la révérence, ils lui présentèrent un grand miroir de cristal, un peu de musc, de la civette et quelques autres chosettes de petit prix en Europe qu’il estima néanmoins beaucoup pour être rares au Japon et y apportées des Indes. Il les en remercia. » (François Solier. — Histoire ecclésiastique du Japon. Paris, 1627, p. 280.
  2. Charlevoix. — Histoire du Japon, t. II, p. 157.