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l′Université de Founaï et comptait le plus de convertis, surtout dans le Boungo et le Hizen. La section du sud embrassait l′île entière, de Sikokou et était la moins prospère. Valignani laissait, dit-on, au Japon plus de cent cinquante mille chrétiens et deux cents églises.

Les princes territoriaux employèrent bien quelquefois la force armée contre leurs sujets pour les contraindre à embrasser la nouvelle religion, et certaines révoltes populaires éclatèrent par suite du mécontentement de cette intervention seigneuriale et cléricale, mais malgré cela, on peut affirmer que le christianisme n’aurait jamais fait d’aussi grands progrès s’il n’avait pas été dans l’intention du peuple de s’y convertir. La première raison qu’on en donne et qui est aussi la principale, comme le dit fort bien Montanus, c’est qu’il y avait alors partout dans le pays, bouleversé par la guerre civile, une quantité prodigieuse de pauvres qui se sont faits chrétiens surtout par désespoir, espérant voir bientôt finir l’extrême misère où ils se trouvaient par la mort. C’est pourquoi les Jésuites employèrent principalement leurs efforts à l’œuvre de la charité ; ils bâtirent de nombreux hôpitaux et virent tous les malheureux accourir à eux ; le nombre des convertis crût de jour en jour et peut-être même plus qu’ils ne l’auraient voulu, attendu que leurs finances ne pouvaient suffire à entretenir tant d’indigents. L’ignorance contribua aussi beaucoup à l’avancement du christianisme. Les Japonais étant peu versés dans la