Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/97

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physique, les Jésuites qui s’en aperçurent les gagnèrent en leur exposant la pensée d’Aristote touchant les choses naturelles : ils furent charmés de les voir prédire les éclipses de lune et de soleil, ce qu’ils ne pouvaient faire, pensaient-ils, à moins d’être des hommes beaucoup plus extraordinaires que leurs prêtres. On peut dire enfin que la ressemblance des deux religions, la japonaise et la romaine, n’a pas peu contribué à faire avancer le christianisme dans ce pays et François Xavier l’avoue lui-même dans une de ses lettres où il dit que « les bonzes, avant qu’ils fussent leurs ennemis, y reconnaissaient peu de différence, ce qui invita les Japonais à recevoir cette religion et les Jésuites à en user avec la même liberté qu’on fait en Espagne ou en Italie. »

Nous voyons, en effet, le Père Vilela avant de quitter Boungo pour Kioto, en 1559, se faire raser les cheveux et la barbe et prendre à peu de chose près le même costume que les bonzes, indiquant ainsi qu’il était docteur de sa loi. Nous voyons également le seigneur de Yamagoutchi reconnaissant le christianisme comme une secte du bouddhisme et nous ne sommes pas éloigné de penser que c’est également l’idée que s’en fit Nobounaga, car dans un passage du Nobonnaga-ki[1] il est fait allusion au développement du « Bouppo » et ce mot, qui signifie litté-

  1. Histoire de Nobounaga. Elle contient le récit de la coalition de Mori, Kimoura et Takayama et la soumission de ce dernier à Nobounaga.