grande distance vers le nord. Non sans courir de grands dangers nous réussissons à passer au milieu de ces montagnes de glaces flottantes. À plusieurs reprises, au moment où nous sommes engagés dans ce labyrinthe de glaçons, d’énormes fragments s’en détachent et plusieurs basculent sur eux-mêmes en soulevant de hautes vagues. Ce passage fut particulièrement émouvant : de tous côtés la route nous engager sous un tunnel creusé de part en part dans un isberg.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4f/Nansen_-_%C3%80_travers_le_Gr%C3%B6nland%2C_trad_Rabot%2C_1893_%28page_235_crop%29.jpg/440px-Nansen_-_%C3%80_travers_le_Gr%C3%B6nland%2C_trad_Rabot%2C_1893_%28page_235_crop%29.jpg)
Le soir, nous campons au delà du cap Mösling sur un îlot situé par 65° 44’ de lal. N. et 40° 52’ de long. 0. La place faisant défaut pour dresser la tente, nous dormîmes en plein air dans les sacs. Devant nous, sur le continent, se trouvait une falaise couverte de milliers de mouettes ; toute la nuit les oiseaux firent un tel vacarme que notre sommeil en fut troublé.
Pour les punir nous en tuâmes le lendemain un certain nombre,