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Page:Nansen - À travers le Grönland, trad Rabot, 1893.djvu/265

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historique des explorations dans l’intérieur du grönland.

mente de neige qui ne dura pas moins de sept jours. Le 31 juillet, le temps s’éclaircit et les explorateurs purent gravir la montagne au pied de laquelle ils avaient campé. Le même jour ils battirent en retraite et, le 5 août dans la soirée, atteignirent le point de départ[1].

Cette exploration est une des plus importantes qui aient été faites au Grönland. Elle rapporta de précieuses observations relatives aux formations glaciaires et à la vie organique sur les nunataks et enfin un grand nombre de très curieux croquis.

Les difficultés que cette expédition avait eu à vaincre détournèrent la commission d’explorations du Grönland de faire entreprendre de nouveaux voyages sur l’inlandsis. Désormais les Danois se bornèrent à l’étude de la zone littorale, région du plus haut intérêt. Au cours de ces différentes expéditions, des observations très importantes furent recueillies, notamment sur le mouvement des glaciers.

D’après le lieutenant Ryder, le glacier d’Upernivik est animé d’une vitesse de 31 mètres par vingt-quatre heures (août 1886).

En 1880, un géologue suédois, M. Holst, fit quelques petites excursions sur l’inlandsis. Il étudia principalement la kryokonite, ce slam dont Nordenskiöld avait signalé la présence sur les glaciers : il reconnut qu’elle se composait des mêmes éléments minéralogiques que les montagnes voisines de l’inlandsis et lui attribua une origine éolienne.

En 1885, le professeur Nordenskiöld entreprit sa célèbre exploration sur l’inlandsis. Il croyait, comme Whymper, à l’existence d’une terre libre déglacé dans l’intérieur du Grönland. L’expédition partit de l’Aulaitsivikfjord le 4 juillet et, dix-huit jours après, arriva à une distance de 117 kilomètres dans l’intérieur des terres et à une altitude de 1 510 mètres.

L’état de la neige empêcha Nordenskiöld de pousser plus avant, mais avant de battre en retraite il envoya en reconnaissance vers l’est deux des Lapons qui l’accompagnaient. Ces éclaireurs prétendirent s’être avancés en cinquante-sept heures à 250 kilomètres plus

  1. La Deuxième Expédition suédoise au Grönland contient la relation in extenso du commandant Jensen.