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halage des canots au dernier campement. (d’après une photographie.)


CHAPITRE xvii

départ de la côte orientale — escalade de l’inlandsis



Après la reconnaissance que j’ai racontée dans le chapitre xv, nous fûmes occupés plusieurs jours aux préparatifs du départ. Le temps étant doux et pluvieux, il n’était pas urgent de nous presser. Nous en profitâmes pour raccommoder nos chaussures. Un ciel clair avec des gelées pendant la nuit, voilà ce que nous désirions. Pendant ce temps la caravane se nourrit d’oiseaux tués le long de la côte et que nous n’avions pas eu le temps de manger. Ils avaient, ma foi, fort bon goût. C’était véritablement amusant de nous voir réunis autour de la boîte à conserves vide qui nous servait de marmite et en tirer des oiseaux que nous dépecions avec la fourchette du père Adam. Nous n’avions pas emporté découverts ; du reste, j’en ai fait l’expérience, pareils instruments sont absolument inutiles ; les doigts sont d’excellentes fourchettes, mais gare si les mets sont un peu trop chauds ! À cet égard on acquiert vite une grande audace.