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a travers le grönland.

Le 14, le temps s’améliora et le départ fut décidé. Le meilleur point d’attaque de l’inlandsis semblait, à Sverdrup comme à moi, une montagne dont la base était baignée par la mer. Une dernière fois les canots sont mis à l’eau, chargés de tous les bagages, et en route ! Mais les parois de la montagne en question sont trop escarpées pour que l’ascension en soit possible : il faut revenir en arrière et escalader le glacier en partant du campement. Le débarquement des bagages nous prit ensuite du temps et ce ne fut que tard dans la nuit que nous fûmes prêts.


cache des canots. (d’après une photographie.)

Le 15 les canots sont tirés au sec et déposés dans un ravin. Dessus nous mettons des pierres pour qu’ils ne soient pas emportés par le vent, et dessous quelques provisions, des munitions, puis une petite boîte en fer-blanc renfermant un rapport sommaire sur notre expédition.

Les Lapons voulaient abandonner un des sacs de couchage. Ne pouvions-nous pas dormir quatre dans un sac ! Quant à eux, ils s’envelopperaient dans leurs paeks[1]. N’avaient-ils pas l’habitude, la nuit, des froids de 40 degrés, sans autre couverture que ces vêtements ! Je préférai attendre avant de me décider à ce sacrifice ;

  1. Robes en fourrure portées par les Lapons en hiver. (Note du traducteur.)