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équipement.
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avec ces raquettes, et, ainsi armés, peuvent avancer rapidement alors que d’autres chevaux ne pourraient bouger[1].

Les raquettes ne rendent pas autant de services que les ski, surtout à un habile patineur. J’en emportai cependant, afin de faciliter sur les pentes rapides notre marche avec les traîneaux lourdement chargés. Plusieurs d’entre nous employèrent avec avantage les raquettes canadiennes. Un de nos compagnons ne put au contraire jamais s’en servir. Une certaine habitude est nécessaire pour pouvoir marcher avec ces engins. Les tryger norvégiens ont l’inconvénient d’enfoncer plus profondément dans la neige molle que les snowshoes (raquettes canadiennes).

Pendant notre traversée de l’inlandsis, peu de temps après avoir chaussé les raquettes, nous prîmes les ski et reconnûmes bientôt l’avantage qu’ils donnaient même pour gravir des pentes.

Par les temps doux, la neige forme des paquets sous les patins lorsqu’ils ne sont point recouverts de peau ; en pareils cas, les raquettes sont préférables aux ski. Les tryger ont en outre l’avantage d’être plus légers que les patins.


coupe de notre embarcation.

Pour débarquer sur la côte du Grönland nous avions besoin d’une embarcation tout à la fois légère, pour qu’elle pût être halée facilement sur la banquise, et solide, pour pouvoir supporter les chocs dans ce trajet. Je confiai à M. Hansen, directeur du chantier de Kristiania, le soin de construire un canot réunissant ces qualités.

  1. Quatre cents ans avant Jésus-Christ, les habitants des montagnes de l’Arménie avaient, croyons-nous, l’habitude d’attacher des raquettes ou quelque chose d’analogue aux pieds de leurs chevaux pour les empêcher d’enfoncer dans la neige. (Xénophon, Anabase, V, 5.)