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à travers le grönland.

pic au-dessus de la mer ; en avant de ces escarpements, les vagues furieuses de l’océan Glacial se brisent
montagne à oiseaux des ferö.
contre des rochers aux formes fantastiques ; sans cesse la lame attaque ces récifs, et ses chocs répétés les entament lentement sans cependant pouvoir les faire disparaître.

Lorsque les hautes vagues se brisent en mugissant contre ces rochers crevassés, lorsque le flot jaillit en longs panaches d’écume blanche, ah oui ! c’est un beau spectacle dont aucune description ne peut donner l’idée. Sans cesse l’océan bat les rochers en poursuivant son œuvre de destruction, et d’année en année les îles deviennent plus petites. Dans cet archipel des Ferö vous ne voyez que des pierres et l’océan écumant, et à ce paysage extraordinaire un monde d’oiseaux donne une animation extraordinaire. Les terrasses des falaises vers nous un canot offrent de nombreuses places de pontes aux palmipèdes très abondants dans la région. Partout les rochers, le ciel et la mer grouillent d’oiseaux ; à voir tous ces corps blancs voleter
notre pilote feröien en costume national.
dans l’air on dirait des flocons de neige.

C’est vers cet archipel pittoresque que nousnous dirigeons. Après une traversée de deux jours, favorisée par un temps magnifique, nous arrivons à Trangisvaag, hameau de Suderö, l’île la plus méridionale. Le village, situé sur les bords d’une petite baie, dans un cadre de collines de basalte, ne présente rien d’intéressant que je sache.

Aussitôt que le vapeur a mouillé, arrive ramé par six jeunes et robustes indigènes en costume national. Ce costume se compose d’une culotte et d’une