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la norvège et l’union avec la suède

L’adresse est ensuite conçue en ces termes : « Une révision des dispositions concernant l’Union ne peut avoir lieu du côté de la Norvège que sur les bases posées par l’Acte d’Union, c’est-à-dire l’égalité des droits des deux royaumes et leur libre disposition à chacun dans toutes les matières qui ne sont pas énumérées comme unionnelles. Le Storthing est convaincu qu’il n’est pas un Norvégien soucieux de sa patrie et de son honneur qui consentirait à participer à la révision dans d’autres conditions ; malheureusement les événements survenus en Suède pendant ces derniers temps ont éveillé, en Norvège, une crainte générale de voir la Suède faire des tentatives pour donner à la révision un autre caractère. »

En Suède, pendant les années qui suivirent, on fit de vaines tentatives pour réviser l’Acte d’Union conformément aux vœux des Suédois et en affirmant la suprématie de leur pays.

Au bout de treize années seulement, après des incidents regrettables, les Suédois renoncèrent à leur opposition à l’affaire norvégienne de la vice-royauté, et le roi actuel, Oscar ii, sanctionna, dès le commencement de son règne, le vote réitéré du Storthing concernant l’abolition ; l’affaire fut traitée comme affaire exclusivement norvégienne par le conseil norvégien du 5 juin 1873.

Les Suédois, en résistant, n’avaient réussi qu’à faire différer le règlement de l’affaire ; mais, s’ils n’avaient pas agi ainsi, s’ils ne s’étaient pas opposés de tout leur pouvoir à la sup-