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la question des consulats

En outre, pour la Norvège, cette situation était un véritable défi au bon sens ; avec une flotte bien des fois supérieure à celle de la Suède, notre pays ne pouvait exercer une influence, même de moitié, sur la nomination des consuls qui devaient sauvegarder ses intérêts considérables.

Quoique la Suède ait une population de plus du double de celle de la Norvège, c’est notre pays, qui, tout dernièrement encore, à l’aide de ses droits de tonnage, payait la majeure partie des frais du service consulaire commun. Actuellement ces frais sont partagés de moitié entre les deux pays.

Beaucoup de conflits d’intérêts qui ont surgi entre les deux royaumes n’étaient pas faits pour fortifier l’Union, et, suivant l’opinion des Norvégiens, ils se renouvelleront sans cesse, tant qu’une communauté consulaire, qui n’a plus de raison d’être, n’aura pas été supprimée. A cet égard, le fait que le ministre des Affaires étrangères suédois, directeur depuis 1858 du service consulaire commun, se trouva, après la modification introduite, en 1885, dans la loi fondamentale, absolument dépendant du parlementarisme suédois, eut une importance capitale ; par ce fait, la prépondérance dans la direction des Affaires étrangères communes aux deux royaumes, passa entièrement à la Suède.

Après avoir, en vain, essayé de rétablir par des négociations, l’équilibre ébranlé par la modification suédoise de 1885, le principe d’un