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II

UN BAL À L’HUILE


L’activité reprend, vivante.

Deux cents hommes s’apprêtent à commencer les coupes. Depuis cinq jours, ils arrivent, en grappes joyeuses.

Le programme de la Laurentide Company est élaboré ; 8,000,000 de billots devront alimenter, pour une période de deux années, les spacieux moulins à papier de Grand’Mère.

Les douze chantiers du lac Clair regorgent de lits. Édredons de paille, matelas de fougères, oreillers en branches. En plus, vingt-cinq tentes sont montées autour de la baie et laissent les rires et les chants glisser sur leurs toiles claires, vers les collines qui les prennent alors pour les offrir à l’écho.

Almanzar et Laurence jubilent. Leurs cheveux blancs sont des auréoles. À toute minute, une voix, encore émue des serments du village, monte dans le jour clair : « Bonjour, le vieux !… Salut, le pére ! »