tier en haut du lac Caribou. Cinquante hommes l’y accompagneront. Ferdinand Boisvert, avec le même nombre d’employés, se dirige au lac Boisvert et occupera d’anciennes masures. Tous deux doivent couper 200,000 billots chacun, d’ici les Fêtes. Ça va gronder…
Le départ est prêt. Voitures remplies de tout et seize chevaux, huit noirs, huit blancs, attendent dans les écuries. Les charretiers, choisis à l’avance, ont même natté crinières et queues. Ils passeront un dernier coup d’étrille, à minuit. Admirable, l’amour de ces rustres pour leurs bêtes. L’un d’eux, « Bougon » Bazinet, conduit « Togo » depuis cinq ans. Il a même acheté une bride de 25 dollars, avec ses économies.
Oh ! si les meneurs d’hommes avaient la bonté, la douceur des meneurs de chevaux du lac Clair, nous n’aurions plus besoin des conférences de la paix, du désarmement, que sais-je ? Et Mussolini même y gagnerait à venir passer un hivernement chez nous…
Grande fête ce soir. Le bal à l’huile, sous les lampes à pétrole, infiniment plus morales que les clairs de lune, se donne en l’honneur des chanceux, appelés les premiers à inaugurer les travaux d’automne en coupant une première souche. Et cette première souche, qui offrira