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Page:Nantel - À la hache, 1932.djvu/153

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LA VIE AU CAMP

entend craquer les poutres, au-dessus de sa tête. Puis toute la couverture se lève d’un coup, et va tomber intacte sur la construction voisine. C’en est trop pour le pauvre Willie. Homme de devoir, et croyant la fin des temps révolue, il s’empare de sa pâte qui gonfle, et vite, à reculons, se sauve dehors.

Un nœud du plancher mord le talon du malheureux. V’lan ! Mouvement d’éclair. Le fuyard chancelle, recule deux pas et s’affaisse, derrière le premier, dans son lavage. Il ne lâche pas son trésor et, juste au moment où sa partie inférieure caresse l’eau trop vivement pour sûr, le plat de pâte lui rabat sur la tête, le coiffant mieux que le maréchal de MacMahon…

Le ballon crème se dégonfle. Le nez de Willie en a crevé la paroi. Deux yeux pochés, c’est le mot ou jamais, s’ouvrent avec peine. Une tête se dégage, sublime dans sa collerette d’hermine…

C’est lui !… Je revois encore le nègre blanc, hurlant : « Ouf !… oui !… » et qui cherche, de ses mains pleines, un appui. Je lui aide à revenir sur notre planète. Il se débarbouille, tant bien que mal, en disant à maintes reprises :

— C’maudit lavage… Mon pauvre pain !…

Nous mangeons de la galette. Elle est excellente d’ailleurs. Et d’autant plus exquise