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On alluma un grand feu.


CHAPITRE XI

La mort du vieux berger.


Il semble que les jours heureux filent avec une rapidité double. La première quinzaine de novembre était déjà bien avancée. Un ordre venait d’arriver, enjoignant à Ferdinand de rallier Brest le 20, parce que la Minerve entrerait en armement le 22. Malgré tous les efforts pour ne pas attrister les derniers moments, la séparation prochaine et inévitable pesait sur tous les esprits. Cependant on devait accompagner l’aspirant et demeurer à Brest avec lui jusqu’au départ de la frégate. Ensuite la famille se fixerait à Paris pour le temps que M. de Résort, alors capitaine de vaisseau, resterait attaché au Conseil de l’Amirauté.

Succédant à un coup de vent de nord-ouest, l’été de la Saint-Martin ramena quelques journées exceptionnellement douces et ensoleillées, dont les jeunes gens profitèrent pour revoir tous les coins les plus aimés. Quelquefois, de très bon matin, Ferdinand chassait aux environs ; mais il était toujours rentré pour l’heure du déjeuner.

Un jour cependant, après le quart d’heure de grâce, on se mit à table sans lui. Le café était déjà servi, et Mme de Résort commençait à s’inquiéter, lorsque son fils entra dans la grande salle, l’air fort ému.